Il existe une " spécialité" qui n'est plus la spécialité d'aucune région car on la trouve partout, en tout cas dans toutes les régions vinicoles : je veux parler de confiture mais pas de confiture ordinaire .Pas de fruits dans ces confitures mais du vin ...oui ! du vin. Vous aurez donc compris qu'il s'agit de la confiture de vin dont je vais vous parler aujourd'hui.

Ces confitures ont donc fait le tour de la France ,si vous êtes un gastronome voyageur ( ou pas ) vous en avez forcément dégusté ou tout au moins en aurez entendu parler. Bourgogne,riesling,sauvignon, confiture de vin blanc ,de vin rouge , les grands chefs l'utilisent souvent pour accompagner des viandes ou des "mignardises".

Mais le saviez-vous ? l'inventeur de cette recette " grand cru" est un tourangeau, tourangeau d'adoption sans doute mais tourangeau quand même. Claude Fleurisson ,puisqu'il s'agit de lui , a trouvé la formule magique de ce " vin à tartiner " il y a presque 40 ans.

Aprés de nombreuses difficultés, cet ex-comptable  réussi à faire reconnaître sa confiture au vin de Chinon surtout grâce à ses ventes aux Galeries Lafayette ( rivale directe de Fauchon ) et en 1993 , le gratin du tout Paris se régale de cette douceur pour le moins originale . "VSD" ,"Ici paris","playboy" et "Marie-Claire" , la confiture de vin devient le produit à la mode et est même élu " meilleur produit de l'année" .Et puis c'est l'Amérique,la Grande-Bretagne,l'Allemagne ,l'Autriche,la Suisse.

Et voilà comment un petit pot de confiture  fait le tour du monde . Pensez-donc , du Chinon qui se tartine , quelle aubaine!

Malheureusement ( ou heureusement ) , la délicieuse trouvaille a fait des émules et il n'y a pas une région de grands vins qui n'a pas sa " confiture de vin " et tout le monde a oublié le nom du créateur de cette recette et de sa toute premiére apparition : dans une petite boutique à Chinon.

PS:  Comment déguster la " confiture de vin de Chinon" ?

Soit en l'incorporant à des sauces au vin  pour le liant ( dans un coq au vin ou une matelote d'anguille par exemple ), soit en le déposant sur une tarte aux pommes quelques minutes avant la fin de la cuisson ou tout simplement sur des pommes au four.Et pour les plus téméraires ,en en badigeonnant des brochettes de boeuf et d'épis de maïs avant le BBQ ( recette dite " à l'américaine".) Sur ces bons conseils ,je vous souhaite bon appétit et à bientôt.

Tous les tourangeaux de plus de quarante ans qui couraient à travers bois et à travers champs dans les années 80  ont forcément joué dans une de ces excavations creusées dans la pierre ou le tuffeau . C'était soit les hommes des cavernes ,soit les bandits en cavale qui trouvaient refuge dans la grotte ( et oui ,on avait déjà inventé le jeu de rôle) , bref il n'y avait pas de vacances d'été sans pique-nique ou casse-croûte dans une petite caverne abandonnée. Aujourd'hui : impossible ! tout expédition telle que celle-ci est soit interdite soit hyper surveillée. Dommage car ,j'ai des souvenirs plein la tête de ces journées brulantes où nous allions ( fréres,soeur et copains du village) nous rafraichir dans la petite grotte du coin ).

Pour ceux qui l'ignore , la Touraine est pleine de ces habitations que la nature à mis à la disposition de l'homme ,la seule condition pour y accéder étant de creuser ...un peu . Depuis la nuit des temps ,l'homme à chercher protection dans ces grottes et de nos jours ,ils existent encore de nombreuses habitations troglodytiques , " les troglos " comme on dit chez nous.

Les côteaux de la Loire sont trés riches de ces maisons  troglodytiques . On en rencontre partout le long du fleuve ,certaines sont totalement abandonnées d'autres ,par contre, ont été joliment réhabilitées et servent de résidence secondaire pour l'été.

Rochecorbon ,entre Tours et Vouvray est presque entiérement troglodytique.Le coteau s'étage en terrasses abruptes et les caves présentent de grandes diversités, certaines sont devenues de belles demeures avec garage ,cave,cellier et plusieurs grandes piéces avec cheminées.

A Montlouis et à Amboise ,il y a quelques "troglos " isolées que l'on a bien du mal à apercevoir car elles sont cachées par des extensions d'habitations.

De Dierre à St Aignan ,les "troglos" se répartissent en petites grappes ,le village le plus typique étant Bourré ( 3 km de Montrichard). Le village s'étage en terrasses réguliéres et on repére les habitations grâce aux cheminées qui ,ici et là, surgissent de la végétation.Il existe  une magnanerie ( élevage de vers à soie) que l'on peut visiter et qui estun  bon exemple de maison troglodytique.

La vallée de l'Indre qui est riche en tuffeau est aussi bien pourvue en "troglos" , à Marnay,Pont-de-Ruan et surtout Villaines les Rochers où les vanniers travaillent l'osier dans leurs maisons troglos.

Le Chinonais n'est pas en reste mais les "troglos" sont plus des caves que des habitations et parfois des caves à champignons.

Ces excavations naturelles dans la roche étaient avant tout  les maisons des plus pauvres ( pas besoins de charpentiers ni de couvreurs ni de maçons) mais aussi des opprimés qui s'y cachaient ( pendant les différentes guerres ). De nos jours les troglos sont devenus de vraies attractions touristiques et les villages de la Touraine ne se  sont pas trompés en rénovant des villages entiers de maisons troglodytiques. C'est un retour aux sources qui nous est offert , alors ,allons-y .

Allons faire un tour du côté de Loches , de Villaines -les-Rochers et surtout d'Azay-le-Rideau dans la Vallée des Goupilliéres ( ouvert au public depuis 2000 ).

N'hésitez donc pas à faire un petit tour sous la terre de Touraine , vous serez soit protégé des ardents rayons du soleil ,soit loin( au pire ) des gouttes de pluies de juillet. C'est selon!

Bonne visite à tous et à bientôt!

L'agriculture tourangelle en 1891.

Le département d'Indre et Loire compte ,à cette époque ,615 700 ha dont 346 000 de terres labourables , 95 000 ha de bois et 65 300 ha de  vignes. La richesse agricole est moyenne  car elle n'est pas assez cultivable.

Les terres au nord de la Loire  sont semées de pins et de chataigniers .En 1891, on commence a adopter des nouveaux procédés agronomiques  comme l'assolement trienal qui est bien employé (1ere jachére-2 éme céréales en automne et 3 éme céréales au printemps ) .

Plus on se rapproche de la Loire,plus la culture est féconde , les terres étant formées d'un sable gras ( le Varenne ) et qui est propice à toutes sortes de cultures.

C'est aussi l'époque où on commence à beaucoup défricher et à assainir les prairies ,c'est le cas de celles autour de l'Indre à Cormery , ce qui apporte un peu plus de terres exploitables.

La principale production de la Touraine est sans aucun doute le vin. Bourgueil ,Champigny,Joué ,Restigné ,Chinon,Vouvray sont les plus connus ,le Bourgueil ayant une trés bonne réputation qui dépasse les frontiéres de l'hexagone.

Le Chanvre et la réglisse reste encore de bonnes cultures  suivies de prés par les échalotes ,l'anis et la coriandre.

Les sucrins de Langeais ( délicieux petits melons) ainsi que tout un tas de primeurs sont récoltés le long de la Loire.

L'ancien lit du Cher entre Villandry et Rivarennes  est quand à lui accupé par une vaste oseraie ( culture de l'osier ) .

Pruniers ,noyers et même truffes se cultivent dans le sud de l'Indre et Loire.

Les principales forêts ( 8 796 ha) appartiennent à l'état ( Amboise ,Chinon,Loches, Le Grand-Pressigny, Preuilly ,Beaumont la Ronce) et sont plantées de chênes ,de hêtres et de bouleaux.Le sapin pousse aussi dans quelques communes.

Je vous laisse donc méditer sur ces quelques chiffres qui ont été tiré d'un livre de géographie d'Indre et Loire datant de 1893.

Et si vous êtes en congé ,n'oubliez pas de passer quelques jours en Touraine , vous ne le regretterez pas ( N'oubliez pas que c'est  ici que les rois passaient leurs vacances d'été .)

Bye et à bientôt .